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Dossier 360 | Recrutement et Emploi 2025
Entreprise
Le télétravail
Le télétravail en 2025 s’est imposé comme un acquis majeur du monde professionnel. Avec 1,7 jour en moyenne par semaine en France, le télétravail fait désormais partie de l’équilibre de vie de nombreux salariés. Au-delà de savoir combien de français sont en télétravail, nous verrons que plus de 52,8 % déclarent qu’ils ne peuvent plus s’en passer. Alors que se passerait-il si les entreprises décidaient de réduire cette pratique ?
Le télétravail : les statistiques en France en 2025
Le télétravail : les statistiques en France en 2025 Combien de personnes sont en télétravail en France en 2025 ?
D’après notre Baromètre du Recrutement et de l’Emploi 2025, 63,6 % des Français télétravaillent. Près d’un Français sur 2 (49,1 %) fait du télétravail hybride, et 14,5 % font du 100 % télétravail.
Combien de jours de télétravail par semaine en France ?
Parmi les salariés français en télétravail, notre enquête révèle que 36,6 % d’entre eux travaillent à distance 2 jours par semaine. 26 % des télétravailleurs n’ont qu’une journée de télétravail par semaine, tandis que 22,8 % sont en télétravail tous les jours. Le télétravail 3 jours par semaine (11,4 %) et 4 jours (3,3 %) est beaucoup moins pratiqué en France.
Le recours au télétravail varie fortement selon les profils, les secteurs et les régions. Alors qui télétravaille le plus ?
En moyenne chez les cadres, le nombre de jour de télétravail par semaine est 1,7 jour, comme la moyenne nationale. Chez les ETAM c’est 1,5 jour et 1,4 jour pour les ouvriers.
Le télétravail est désormais bien installé dans toutes les catégories d’entreprises. On compte par exemple 1,8 jour de télétravail dans la Fonction Publique en 2025 et 1,6 jour dans la Santé / Petite enfance dans le privé. La Construction (1,3 jour), l’Industrie (1,4), les Activités immobilières (1,4) et le Transport / Entreposage (1,4), font partie des secteurs où l’ont télétravaille le moins. En revanche, les 3 secteurs qui arrivent en tête sont l’Information / Communication (2,4), les Activités financières / Assurances (2,1) et les Services aux entreprises (1,9).
Mais le nombre de jours moyen de télétravail en France varie aussi selon les régions. C’est en Île-de-France et en Occitanie qu’on télétravaille le plus (1,8), tandis que la Normandie ferme la marche (1,2).
Réduction du télétravail : la réaction des salariés
Alors que les médias évoquent presque la fin du télétravail en 2025, la réalité concernant le télétravail et le retour au bureau n’est pas si tranchée. De New York à Londres, de grands groupes comme JPMorgan, Dell ou encore Amazon ont tenté le retour au bureau après le télétravail. Leurs politiques strictes de Return To Office (RTO), parfois jusqu’à 4 ou 5 jours sur site se sont souvent heurtées à des résistances : une pétition des salariés de JPMorgan (source : www.news.com), une hausse du turnover avec près d’un salarié sur 2 qui a cherché un autre emploi chez Amazon, ainsi qu’une démotivation et une perte d’intérêt dans l’entreprise Dell Technologies, où le pourcentage de salariés qui recommanderait leur entreprise est passé de 62 à 48 % (sources : www.itpro.com).
Notre baromètre du télétravail montre pourtant que ce retour forcé pourrait fragiliser les entreprises françaises. En effet, la dépendance au télétravail est devenue forte avec 52,8 % des salariés français qui affirment qu’ils ne pourraient plus s’en passer. Cet attachement est particulièrement amplifié chez certains profils (59 % pour les salariés des grands groupes et 58 % pour ceux en ETI).
Si leur employeur réduisait leurs jours de télétravail, la majorité (52,1 %) s’en accommoderait malgré leur désaccord, mais 1 salarié sur 4 (26,5 %) chercherait un autre emploi. En France, les talents les plus susceptibles de quitter leur entreprise à cause du retour au bureau sont ceux de l’Informatique/SI (37,5 %), des Ressources Humaines (35,6 %), des métiers du Juridique et du Secrétariat (32,5 %) et de la Gestion de projet (30,8 %).
Classement des métiers les plus attachés au télétravail
Catégories professionnelles | % qui ne peut plus se passer de télétravail | Jours moyens télétravaillés | % qui changerait d’emploi si on réduisait le télétravail | |
1 | Informatique / SI | 70,5 % | 2,0 | 37,5 % |
2 | Ressources Humaines / Paie | 71,6 % | 1,9 | 35,6 % |
3 | Administration / Juridique / Secrétariat | 61,9 % | 1,5 | 32,5 % |
4 | Gestion de projet / Méthodes | 50,8 % | 1,9 | 30,8 % |
5 | Logistique | 32,1 % | 1,1 | 29,0 % |
6 | Santé / Petite enfance | 37,9 % | 1,6 | 27,3 % |
7 | Achats | 66,0 % | 1,6 | 26,5 % |
8 | Comptabilité et Finances | 61,2 % | 1,6 | 23,5 % |
9 | Recherche et Développement | 60,9 % | 1,7 | 21,4 % |
10 | Vente / Marketing / Communication | 51,0 % | 1,7 | 20,0 % |
11 | Direction et Administration Générale | 44,4 % | 1,7 | 16,5 % |
12 | QHSE / Développement durable | 34,9 % | 1,5 | 13,6 % |
13 | Facility Management / Maintenance | 35,4 % | 1,1 | 12,5 % |
14 | Consulting | 63,9 % | 2,5 | 11,5 % |
15 | Production | 24,6 % | 1,1 | 5,6 % |
Cette analyse par catégorie professionnelle montre qu’en matière de télétravail et de retour en arrière, de lourdes conséquences sont à prévoir. Dans la Logistique ou la Santé, où l’on télétravaille peu, la frustration face à une réduction est plus forte que la moyenne nationale. En revanche, les Consultants, rois du télétravail avec 2,5 jours par semaine et très attachés à cette pratique (63,9 %) sont paradoxalement parmi les moins susceptibles de quitter leur poste si cette liberté venait à être réduite.
La prudence est donc de mise concernant le télétravail et le retour en présentiel. Limiter le télétravail peut accélérer le désengagement, notamment des profils les plus pénuriques du marché.
Le télétravail : un avantage tout aussi stratégique du côté des entreprises
S’il est devenu si central, c’est aussi parce qu’au-delà des avantages du télétravail pour les salariés qu’on ne présente plus, il produit également des effets mesurables pour les employeurs :
- Bien-être et satisfaction : 88,3 % des entreprises observent un impact positif
- Plus de candidatures : 50 % des recruteurs constatent un élargissement du vivier
- Moins de turnover : 29 % notent une meilleure fidélisation
- Performance accrue : 28,1 % estiment que leurs équipes sont plus efficaces
- Réduction des coûts : 19,5 % signalent des économies (locaux, transports).
Réduire le télétravail, c’est donc prendre le risque de perdre à la fois en attractivité et en performance opérationnelle.
En conclusion, réduire le télétravail est un pari risqué
En 2025, le télétravail n’est plus un simple avantage mais un levier de fidélisation incontournable. Les salariés l’ont intégré comme une composante essentielle de leur quotidien, et toute réduction brutale risque d’entraîner démotivation et départs, surtout parmi les talents les plus recherchés.
Le retour en présentiel peut certes renforcer la cohésion, mais on ne peut ignorer ces statistiques sur le télétravail en France qui démontrent son rôle de levier RH. En 2025, la vraie question n’est donc pas de savoir s’il faut diminuer le télétravail avec un retour sur site, mais de l’inscrire dans une politique RH équilibrée, où avantages salariaux, reconnaissance et évolution professionnelle se renforcent mutuellement.
À propos de l’enquête
Ces analyses viennent compléter notre Baromètre du Recrutement et de l’Emploi 2025. Dans e baromètre, le télétravail était un élément très important que nous souhaitions observer. Notre analyse du marché du télétravail en France met en lumière les transformations profondes du rapport au travail depuis la généralisation de cette pratique. Cette enquête sur le télétravail permet non seulement de mesurer la fréquence et les attentes des salariés, mais aussi d’en dégager des tendances durables pour les entreprises. Grâce à cette analyse sur le télétravail, nous observons comment les usages varient selon les statuts, les secteurs ou encore les régions. Enfin, ces statistiques sur le télétravail en France offrent aux DRH et dirigeants des repères concrets pour ajuster leurs politiques et répondre aux attentes d’un marché de l’emploi toujours plus concurrentiel.