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La pénurie des gestionnaires de paie : deux témoignages

06/10/22

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Par Linking Talents

Entreprise

Paie, ADP & SIRH

Paroles d'experts

Trouver un gestionnaire de paie expérimenté est un véritable combat pour nombre d’entreprises. En effet, le gestionnaire de paie est un métier en pénurie depuis toujours : les offres affluent tandis que les candidats qualifiés et expérimentés se font rares. Alors, entre manque de formations dédiées au métier de gestionnaire et manque d’attractivité de la profession, explications en détail avec Delphine Place, Manager Recrutement chez Groupe PAY JOB et Anthony Roca, Consultant paie et créateur de la Paie Facile. 


Delphine Place, le point de vue d’un manager en recrutement sur la pénurie des gestionnaires de paie

  • Quels sont les facteurs qui expliquent, selon toi, cette pénurie de candidats ?  

 Il y a principalement deux facteurs qui expliquent cette situation pénurique : l’attractivité du métier et le manque de formation. Les métiers de la paie, dans une formation RH, ne sont pas souvent l’orientation la plus attractive. On a encore souvent l’image du comptable poussiéreux qui n’est pas très séduisante pour des étudiants en RH. À cette représentation s’ajoute le manque de formation et de proposition de cursus avec des spécialisations paie. La paie est une vraie fonction stratégique de l’entreprise, il y a une véritable exigence des clients sur les degrés de technicité et on manque, en face, de formations suffisantes pour attirer et former les candidats potentiels. On arrive donc à une situation où on a plus de postes que de candidats et donc des difficultés de recrutement pour les entreprises. 

  • Qu’en est-il de cette représentation du comptable poussiéreux et de la réalité du métier ?  

 C’est vrai qu’on a encore facilement l’image du comptable poussiéreux alors qu’il y a beaucoup de choses intéressantes et diversifiées à faire, qui demandent des compétences diverses : de l’administration du personnel qui demande des compétences juridiques, la dimension SIRH outils, des fonctions qui peuvent évoluer vers du contrôle de gestion sociale, également vers du reporting. La paie, ce n’est pas que calculer des heures supplémentaires et saisir des absences ! Il y a des postes très riches en contenu qui mériteraient d’être connus davantage des candidats.  

  • Comment redorer alors cette représentation du gestionnaire de paie ? 

Cette image du gestionnaire de paie est déjà en train de changer parce que les candidats potentiels savent que, en raison de la situation pénurique du marché, il y a une grande quantité d’offres possibles. Ils prennent également conscience que les niveaux de rémunérations sont plutôt attractifs pour leur degré de formation et d’expérience. Faire évoluer la représentation du gestionnaire de paie doit passer par les formations proposées : Il faudrait des modules de formation plus attractifs et, au sein des formations RH généralistes, redorer l’image de la paie.  

  • Quels sont les leviers dont disposent les entreprises pour attirer les gestionnaires de paie ? 

Évidemment la rémunération constitue le principal levier pour attirer les candidats. Au-delà de la rémunération fixe, c’est la rémunération globale qui peut faire la différence, avec l’ensemble des avantages complémentaires dont peut bénéficier le collaborateur (primes d’intéressements, de participation, de 13e mois, plan d’épargne…). L’inflation des salaires dans les métiers de la paie souligne bien cet aspect. Les conditions de travail jouent également un rôle déterminant dans la décision du candidat : temps de travail (forfait jours, RTT) et accès ou non au télétravail. Outre les conditions de travail, la question de la marque employeur peut peser, de plus en plus, dans la balance au moment du choix entre deux postes : un poste sera d’autant plus attractif pour un candidat s’il est déjà aligné avec les valeurs de l’entreprise. 

  • Et quel est le rôle des formations dans ce processus ?  

 L’évolution du métier est telle, notamment avec la dimension outils et SIRH, qu’il faudrait peut-être actualiser le contenu des formations pour intégrer les nouveautés du métier. Évidemment les étudiants en paie doivent maîtriser les mécanismes de base de la paie mais il faut également les initier à la maîtrise des outils. On a énormément besoin aujourd’hui de candidats qui ont la capacité de réaliser des extractions et des contrôles grâce aux outils de paie. Les formations ont donc un rôle déterminant à jouer dans la valorisation du métier. 

 

Anthony Roca,
le point de vue d’un consultant paie et formateur sur ces profils pénuriques

La question de la formation semble ainsi incontournable afin de résoudre les enjeux d’un métier en pénurie en 2022. Interrogeons alors Anthony Roca qui, à travers son expérience de responsable paie et de formateur, a créé le blog La Paie Facile qui accompagne les apprenants en gestion de paie. 

  • Quel est ton point de vue sur la pénurie des gestionnaires de paie ? 

La question de la pénurie est intéressante car, là où les entreprises voient une pénurie de gestionnaires de paie, beaucoup d’apprenants ne trouvent pas de poste. Les apprenants font face à un manque de formations de qualité tandis que, du côté des entreprises, les nouveaux diplômés en paie ne sont pas opérationnels au moment de la prise de poste. La raison principale repose sur la qualité des formations proposées qui ne sont pas en cohérence avec les attentes des entreprises.  Par exemple, l’apprentissage de l’usage des logiciels de paie reste encore très superficiel au sein des formations et peu adapté à la réalité du métier. Consolider les formations et revoir la méthodologie d’apprentissage est donc une nécessité pour former des gestionnaires de paie compétents, prêts à s’intégrer sur le marché de l’emploi.  

  • Les profils pénuriques en paie, les défis à relever  

De nombreux enjeux surgissent donc de ces échanges : développer l’attractivité du métier auprès des étudiants, renforcer la qualité des formations afin de favoriser l’intégration des jeunes diplômés en paie sur le marché du travail. Une solution serait peut-être, alors, de développer les formations en interne au sein des entreprises pour confronter au mieux les jeunes apprenants à la réalité du métier. Le monde de la paie a ainsi de nombreux défis à relever pour revaloriser au mieux ces fonctions qui sont, jours après jours, toujours plus stratégiques et essentielles au sein de notre économie. 

Trouver un gestionnaire de paie expérimenté est un véritable combat pour nombre d’entreprises. En effet, le gestionnaire de paie est un métier en pénurie depuis toujours : les offres affluent tandis que les candidats qualifiés et expérimentés se font rares. Alors, entre manque de formations dédiées au métier de gestionnaire et manque d’attractivité de la profession, explications en détail avec Delphine Place, Manager Recrutement chez Groupe PAY JOB et Anthony Roca, Consultant paie et créateur de la Paie Facile. 

 

Delphine Place,
le point de vue d’un manager en recrutement sur la pénurie des gestionnaires de paie

  • Quels sont les facteurs qui expliquent, selon toi, cette pénurie de candidats ?  

 Il y a principalement deux facteurs qui expliquent cette situation pénurique : l’attractivité du métier et le manque de formation. Les métiers de la paie, dans une formation RH, ne sont pas souvent l’orientation la plus attractive. On a encore souvent l’image du comptable poussiéreux qui n’est pas très séduisante pour des étudiants en RH. À cette représentation s’ajoute le manque de formation et de proposition de cursus avec des spécialisations paie. La paie est une vraie fonction stratégique de l’entreprise, il y a une véritable exigence des clients sur les degrés de technicité et on manque, en face, de formations suffisantes pour attirer et former les candidats potentiels. On arrive donc à une situation où on a plus de postes que de candidats et donc des difficultés de recrutement pour les entreprises. 

  • Qu’en est-il de cette représentation du comptable poussiéreux et de la réalité du métier ?  

 C’est vrai qu’on a encore facilement l’image du comptable poussiéreux alors qu’il y a beaucoup de choses intéressantes et diversifiées à faire, qui demandent des compétences diverses : de l’administration du personnel qui demande des compétences juridiques, la dimension SIRH outils, des fonctions qui peuvent évoluer vers du contrôle de gestion sociale, également vers du reporting. La paie, ce n’est pas que calculer des heures supplémentaires et saisir des absences ! Il y a des postes très riches en contenu qui mériteraient d’être connus davantage des candidats.  

  • Comment redorer alors cette représentation du gestionnaire de paie ? 

Cette image du gestionnaire de paie est déjà en train de changer parce que les candidats potentiels savent que, en raison de la situation pénurique du marché, il y a une grande quantité d’offres possibles. Ils prennent également conscience que les niveaux de rémunérations sont plutôt attractifs pour leur degré de formation et d’expérience. Faire évoluer la représentation du gestionnaire de paie doit passer par les formations proposées : Il faudrait des modules de formation plus attractifs et, au sein des formations RH généralistes, redorer l’image de la paie.  

  • Quels sont les leviers dont disposent les entreprises pour attirer les gestionnaires de paie ? 

Évidemment la rémunération constitue le principal levier pour attirer les candidats. Au-delà de la rémunération fixe, c’est la rémunération globale qui peut faire la différence, avec l’ensemble des avantages complémentaires dont peut bénéficier le collaborateur (primes d’intéressements, de participation, de 13e mois, plan d’épargne…). L’inflation des salaires dans les métiers de la paie souligne bien cet aspect. Les conditions de travail jouent également un rôle déterminant dans la décision du candidat : temps de travail (forfait jours, RTT) et accès ou non au télétravail. Outre les conditions de travail, la question de la marque employeur peut peser, de plus en plus, dans la balance au moment du choix entre deux postes : un poste sera d’autant plus attractif pour un candidat s’il est déjà aligné avec les valeurs de l’entreprise. 

  • Et quel est le rôle des formations dans ce processus ?  

 L’évolution du métier est telle, notamment avec la dimension outils et SIRH, qu’il faudrait peut-être actualiser le contenu des formations pour intégrer les nouveautés du métier. Évidemment les étudiants en paie doivent maîtriser les mécanismes de base de la paie mais il faut également les initier à la maîtrise des outils. On a énormément besoin aujourd’hui de candidats qui ont la capacité de réaliser des extractions et des contrôles grâce aux outils de paie. Les formations ont donc un rôle déterminant à jouer dans la valorisation du métier. 

 

Anthony Roca,
le point de vue d’un consultant paie et formateur sur ces profils pénuriques

La question de la formation semble ainsi incontournable afin de résoudre les enjeux d’un métier en pénurie en 2022. Interrogeons alors Anthony Roca qui, à travers son expérience de responsable paie et de formateur, a créé le blog La Paie Facile qui accompagne les apprenants en gestion de paie. 

  • Quel est ton point de vue sur la pénurie des gestionnaires de paie ? 

La question de la pénurie est intéressante car, là où les entreprises voient une pénurie de gestionnaires de paie, beaucoup d’apprenants ne trouvent pas de poste. Les apprenants font face à un manque de formations de qualité tandis que, du côté des entreprises, les nouveaux diplômés en paie ne sont pas opérationnels au moment de la prise de poste. La raison principale repose sur la qualité des formations proposées qui ne sont pas en cohérence avec les attentes des entreprises.  Par exemple, l’apprentissage de l’usage des logiciels de paie reste encore très superficiel au sein des formations et peu adapté à la réalité du métier. Consolider les formations et revoir la méthodologie d’apprentissage est donc une nécessité pour former des gestionnaires de paie compétents, prêts à s’intégrer sur le marché de l’emploi.  

  • Les profils pénuriques en paie, les défis à relever  

De nombreux enjeux surgissent donc de ces échanges : développer l’attractivité du métier auprès des étudiants, renforcer la qualité des formations afin de favoriser l’intégration des jeunes diplômés en paie sur le marché du travail. Une solution serait peut-être, alors, de développer les formations en interne au sein des entreprises pour confronter au mieux les jeunes apprenants à la réalité du métier. Le monde de la paie a ainsi de nombreux défis à relever pour revaloriser au mieux ces fonctions qui sont, jours après jours, toujours plus stratégiques et essentielles au sein de notre économie. 

Trouver un gestionnaire de paie expérimenté est un véritable combat pour nombre d’entreprises. En effet, le gestionnaire de paie est un métier en pénurie depuis toujours : les offres affluent tandis que les candidats qualifiés et expérimentés se font rares. Alors, entre manque de formations dédiées au métier de gestionnaire et manque d’attractivité de la profession, explications en détail avec Delphine Place, Manager Recrutement chez Groupe PAY JOB et Anthony Roca, Consultant paie et créateur de la Paie Facile. 

 

Delphine Place,
le point de vue d’un manager en recrutement sur la pénurie des gestionnaires de paie

  • Quels sont les facteurs qui expliquent, selon toi, cette pénurie de candidats ?  

 Il y a principalement deux facteurs qui expliquent cette situation pénurique : l’attractivité du métier et le manque de formation. Les métiers de la paie, dans une formation RH, ne sont pas souvent l’orientation la plus attractive. On a encore souvent l’image du comptable poussiéreux qui n’est pas très séduisante pour des étudiants en RH. À cette représentation s’ajoute le manque de formation et de proposition de cursus avec des spécialisations paie. La paie est une vraie fonction stratégique de l’entreprise, il y a une véritable exigence des clients sur les degrés de technicité et on manque, en face, de formations suffisantes pour attirer et former les candidats potentiels. On arrive donc à une situation où on a plus de postes que de candidats et donc des difficultés de recrutement pour les entreprises. 

  • Qu’en est-il de cette représentation du comptable poussiéreux et de la réalité du métier ?  

 C’est vrai qu’on a encore facilement l’image du comptable poussiéreux alors qu’il y a beaucoup de choses intéressantes et diversifiées à faire, qui demandent des compétences diverses : de l’administration du personnel qui demande des compétences juridiques, la dimension SIRH outils, des fonctions qui peuvent évoluer vers du contrôle de gestion sociale, également vers du reporting. La paie, ce n’est pas que calculer des heures supplémentaires et saisir des absences ! Il y a des postes très riches en contenu qui mériteraient d’être connus davantage des candidats.  

  • Comment redorer alors cette représentation du gestionnaire de paie ? 

Cette image du gestionnaire de paie est déjà en train de changer parce que les candidats potentiels savent que, en raison de la situation pénurique du marché, il y a une grande quantité d’offres possibles. Ils prennent également conscience que les niveaux de rémunérations sont plutôt attractifs pour leur degré de formation et d’expérience. Faire évoluer la représentation du gestionnaire de paie doit passer par les formations proposées : Il faudrait des modules de formation plus attractifs et, au sein des formations RH généralistes, redorer l’image de la paie.  

  • Quels sont les leviers dont disposent les entreprises pour attirer les gestionnaires de paie ? 

Évidemment la rémunération constitue le principal levier pour attirer les candidats. Au-delà de la rémunération fixe, c’est la rémunération globale qui peut faire la différence, avec l’ensemble des avantages complémentaires dont peut bénéficier le collaborateur (primes d’intéressements, de participation, de 13e mois, plan d’épargne…). L’inflation des salaires dans les métiers de la paie souligne bien cet aspect. Les conditions de travail jouent également un rôle déterminant dans la décision du candidat : temps de travail (forfait jours, RTT) et accès ou non au télétravail. Outre les conditions de travail, la question de la marque employeur peut peser, de plus en plus, dans la balance au moment du choix entre deux postes : un poste sera d’autant plus attractif pour un candidat s’il est déjà aligné avec les valeurs de l’entreprise. 

  • Et quel est le rôle des formations dans ce processus ?  

 L’évolution du métier est telle, notamment avec la dimension outils et SIRH, qu’il faudrait peut-être actualiser le contenu des formations pour intégrer les nouveautés du métier. Évidemment les étudiants en paie doivent maîtriser les mécanismes de base de la paie mais il faut également les initier à la maîtrise des outils. On a énormément besoin aujourd’hui de candidats qui ont la capacité de réaliser des extractions et des contrôles grâce aux outils de paie. Les formations ont donc un rôle déterminant à jouer dans la valorisation du métier. 

 

Anthony Roca,
le point de vue d’un consultant paie et formateur sur ces profils pénuriques

La question de la formation semble ainsi incontournable afin de résoudre les enjeux d’un métier en pénurie en 2022. Interrogeons alors Anthony Roca qui, à travers son expérience de responsable paie et de formateur, a créé le blog La Paie Facile qui accompagne les apprenants en gestion de paie. 

  • Quel est ton point de vue sur la pénurie des gestionnaires de paie ? 

La question de la pénurie est intéressante car, là où les entreprises voient une pénurie de gestionnaires de paie, beaucoup d’apprenants ne trouvent pas de poste. Les apprenants font face à un manque de formations de qualité tandis que, du côté des entreprises, les nouveaux diplômés en paie ne sont pas opérationnels au moment de la prise de poste. La raison principale repose sur la qualité des formations proposées qui ne sont pas en cohérence avec les attentes des entreprises.  Par exemple, l’apprentissage de l’usage des logiciels de paie reste encore très superficiel au sein des formations et peu adapté à la réalité du métier. Consolider les formations et revoir la méthodologie d’apprentissage est donc une nécessité pour former des gestionnaires de paie compétents, prêts à s’intégrer sur le marché de l’emploi.  

  • Les profils pénuriques en paie, les défis à relever  

De nombreux enjeux surgissent donc de ces échanges : développer l’attractivité du métier auprès des étudiants, renforcer la qualité des formations afin de favoriser l’intégration des jeunes diplômés en paie sur le marché du travail. Une solution serait peut-être, alors, de développer les formations en interne au sein des entreprises pour confronter au mieux les jeunes apprenants à la réalité du métier. Le monde de la paie a ainsi de nombreux défis à relever pour revaloriser au mieux ces fonctions qui sont, jours après jours, toujours plus stratégiques et essentielles au sein de notre économie. 

Trouver un gestionnaire de paie expérimenté est un véritable combat pour nombre d’entreprises. En effet, le gestionnaire de paie est un métier en pénurie depuis toujours : les offres affluent tandis que les candidats qualifiés et expérimentés se font rares. Alors, entre manque de formations dédiées au métier de gestionnaire et manque d’attractivité de la profession, explications en détail avec Delphine Place, Manager Recrutement chez Groupe PAY JOB et Anthony Roca, Consultant paie et créateur de la Paie Facile. 

 

Delphine Place,
le point de vue d’un manager en recrutement sur la pénurie des gestionnaires de paie

  • Quels sont les facteurs qui expliquent, selon toi, cette pénurie de candidats ?  

 Il y a principalement deux facteurs qui expliquent cette situation pénurique : l’attractivité du métier et le manque de formation. Les métiers de la paie, dans une formation RH, ne sont pas souvent l’orientation la plus attractive. On a encore souvent l’image du comptable poussiéreux qui n’est pas très séduisante pour des étudiants en RH. À cette représentation s’ajoute le manque de formation et de proposition de cursus avec des spécialisations paie. La paie est une vraie fonction stratégique de l’entreprise, il y a une véritable exigence des clients sur les degrés de technicité et on manque, en face, de formations suffisantes pour attirer et former les candidats potentiels. On arrive donc à une situation où on a plus de postes que de candidats et donc des difficultés de recrutement pour les entreprises. 

  • Qu’en est-il de cette représentation du comptable poussiéreux et de la réalité du métier ?  

 C’est vrai qu’on a encore facilement l’image du comptable poussiéreux alors qu’il y a beaucoup de choses intéressantes et diversifiées à faire, qui demandent des compétences diverses : de l’administration du personnel qui demande des compétences juridiques, la dimension SIRH outils, des fonctions qui peuvent évoluer vers du contrôle de gestion sociale, également vers du reporting. La paie, ce n’est pas que calculer des heures supplémentaires et saisir des absences ! Il y a des postes très riches en contenu qui mériteraient d’être connus davantage des candidats.  

  • Comment redorer alors cette représentation du gestionnaire de paie ? 

Cette image du gestionnaire de paie est déjà en train de changer parce que les candidats potentiels savent que, en raison de la situation pénurique du marché, il y a une grande quantité d’offres possibles. Ils prennent également conscience que les niveaux de rémunérations sont plutôt attractifs pour leur degré de formation et d’expérience. Faire évoluer la représentation du gestionnaire de paie doit passer par les formations proposées : Il faudrait des modules de formation plus attractifs et, au sein des formations RH généralistes, redorer l’image de la paie.  

  • Quels sont les leviers dont disposent les entreprises pour attirer les gestionnaires de paie ? 

Évidemment la rémunération constitue le principal levier pour attirer les candidats. Au-delà de la rémunération fixe, c’est la rémunération globale qui peut faire la différence, avec l’ensemble des avantages complémentaires dont peut bénéficier le collaborateur (primes d’intéressements, de participation, de 13e mois, plan d’épargne…). L’inflation des salaires dans les métiers de la paie souligne bien cet aspect. Les conditions de travail jouent également un rôle déterminant dans la décision du candidat : temps de travail (forfait jours, RTT) et accès ou non au télétravail. Outre les conditions de travail, la question de la marque employeur peut peser, de plus en plus, dans la balance au moment du choix entre deux postes : un poste sera d’autant plus attractif pour un candidat s’il est déjà aligné avec les valeurs de l’entreprise. 

  • Et quel est le rôle des formations dans ce processus ?  

 L’évolution du métier est telle, notamment avec la dimension outils et SIRH, qu’il faudrait peut-être actualiser le contenu des formations pour intégrer les nouveautés du métier. Évidemment les étudiants en paie doivent maîtriser les mécanismes de base de la paie mais il faut également les initier à la maîtrise des outils. On a énormément besoin aujourd’hui de candidats qui ont la capacité de réaliser des extractions et des contrôles grâce aux outils de paie. Les formations ont donc un rôle déterminant à jouer dans la valorisation du métier. 

 

Anthony Roca,
le point de vue d’un consultant paie et formateur sur ces profils pénuriques

La question de la formation semble ainsi incontournable afin de résoudre les enjeux d’un métier en pénurie en 2022. Interrogeons alors Anthony Roca qui, à travers son expérience de responsable paie et de formateur, a créé le blog La Paie Facile qui accompagne les apprenants en gestion de paie. 

  • Quel est ton point de vue sur la pénurie des gestionnaires de paie ? 

La question de la pénurie est intéressante car, là où les entreprises voient une pénurie de gestionnaires de paie, beaucoup d’apprenants ne trouvent pas de poste. Les apprenants font face à un manque de formations de qualité tandis que, du côté des entreprises, les nouveaux diplômés en paie ne sont pas opérationnels au moment de la prise de poste. La raison principale repose sur la qualité des formations proposées qui ne sont pas en cohérence avec les attentes des entreprises.  Par exemple, l’apprentissage de l’usage des logiciels de paie reste encore très superficiel au sein des formations et peu adapté à la réalité du métier. Consolider les formations et revoir la méthodologie d’apprentissage est donc une nécessité pour former des gestionnaires de paie compétents, prêts à s’intégrer sur le marché de l’emploi.  

  • Les profils pénuriques en paie, les défis à relever  

De nombreux enjeux surgissent donc de ces échanges : développer l’attractivité du métier auprès des étudiants, renforcer la qualité des formations afin de favoriser l’intégration des jeunes diplômés en paie sur le marché du travail. Une solution serait peut-être, alors, de développer les formations en interne au sein des entreprises pour confronter au mieux les jeunes apprenants à la réalité du métier. Le monde de la paie a ainsi de nombreux défis à relever pour revaloriser au mieux ces fonctions qui sont, jours après jours, toujours plus stratégiques et essentielles au sein de notre économie. 

Trouver un gestionnaire de paie expérimenté est un véritable combat pour nombre d’entreprises. En effet, le gestionnaire de paie est un métier en pénurie depuis toujours : les offres affluent tandis que les candidats qualifiés et expérimentés se font rares. Alors, entre manque de formations dédiées au métier de gestionnaire et manque d’attractivité de la profession, explications en détail avec Delphine Place, Manager Recrutement chez Groupe PAY JOB et Anthony Roca, Consultant paie et créateur de la Paie Facile. 

 

Delphine Place,
le point de vue d’un manager en recrutement sur la pénurie des gestionnaires de paie

  • Quels sont les facteurs qui expliquent, selon toi, cette pénurie de candidats ?  

 Il y a principalement deux facteurs qui expliquent cette situation pénurique : l’attractivité du métier et le manque de formation. Les métiers de la paie, dans une formation RH, ne sont pas souvent l’orientation la plus attractive. On a encore souvent l’image du comptable poussiéreux qui n’est pas très séduisante pour des étudiants en RH. À cette représentation s’ajoute le manque de formation et de proposition de cursus avec des spécialisations paie. La paie est une vraie fonction stratégique de l’entreprise, il y a une véritable exigence des clients sur les degrés de technicité et on manque, en face, de formations suffisantes pour attirer et former les candidats potentiels. On arrive donc à une situation où on a plus de postes que de candidats et donc des difficultés de recrutement pour les entreprises. 

  • Qu’en est-il de cette représentation du comptable poussiéreux et de la réalité du métier ?  

 C’est vrai qu’on a encore facilement l’image du comptable poussiéreux alors qu’il y a beaucoup de choses intéressantes et diversifiées à faire, qui demandent des compétences diverses : de l’administration du personnel qui demande des compétences juridiques, la dimension SIRH outils, des fonctions qui peuvent évoluer vers du contrôle de gestion sociale, également vers du reporting. La paie, ce n’est pas que calculer des heures supplémentaires et saisir des absences ! Il y a des postes très riches en contenu qui mériteraient d’être connus davantage des candidats.  

  • Comment redorer alors cette représentation du gestionnaire de paie ? 

Cette image du gestionnaire de paie est déjà en train de changer parce que les candidats potentiels savent que, en raison de la situation pénurique du marché, il y a une grande quantité d’offres possibles. Ils prennent également conscience que les niveaux de rémunérations sont plutôt attractifs pour leur degré de formation et d’expérience. Faire évoluer la représentation du gestionnaire de paie doit passer par les formations proposées : Il faudrait des modules de formation plus attractifs et, au sein des formations RH généralistes, redorer l’image de la paie.  

  • Quels sont les leviers dont disposent les entreprises pour attirer les gestionnaires de paie ? 

Évidemment la rémunération constitue le principal levier pour attirer les candidats. Au-delà de la rémunération fixe, c’est la rémunération globale qui peut faire la différence, avec l’ensemble des avantages complémentaires dont peut bénéficier le collaborateur (primes d’intéressements, de participation, de 13e mois, plan d’épargne…). L’inflation des salaires dans les métiers de la paie souligne bien cet aspect. Les conditions de travail jouent également un rôle déterminant dans la décision du candidat : temps de travail (forfait jours, RTT) et accès ou non au télétravail. Outre les conditions de travail, la question de la marque employeur peut peser, de plus en plus, dans la balance au moment du choix entre deux postes : un poste sera d’autant plus attractif pour un candidat s’il est déjà aligné avec les valeurs de l’entreprise. 

  • Et quel est le rôle des formations dans ce processus ?  

 L’évolution du métier est telle, notamment avec la dimension outils et SIRH, qu’il faudrait peut-être actualiser le contenu des formations pour intégrer les nouveautés du métier. Évidemment les étudiants en paie doivent maîtriser les mécanismes de base de la paie mais il faut également les initier à la maîtrise des outils. On a énormément besoin aujourd’hui de candidats qui ont la capacité de réaliser des extractions et des contrôles grâce aux outils de paie. Les formations ont donc un rôle déterminant à jouer dans la valorisation du métier. 

 

Anthony Roca,
le point de vue d’un consultant paie et formateur sur ces profils pénuriques

La question de la formation semble ainsi incontournable afin de résoudre les enjeux d’un métier en pénurie en 2022. Interrogeons alors Anthony Roca qui, à travers son expérience de responsable paie et de formateur, a créé le blog La Paie Facile qui accompagne les apprenants en gestion de paie. 

  • Quel est ton point de vue sur la pénurie des gestionnaires de paie ? 

La question de la pénurie est intéressante car, là où les entreprises voient une pénurie de gestionnaires de paie, beaucoup d’apprenants ne trouvent pas de poste. Les apprenants font face à un manque de formations de qualité tandis que, du côté des entreprises, les nouveaux diplômés en paie ne sont pas opérationnels au moment de la prise de poste. La raison principale repose sur la qualité des formations proposées qui ne sont pas en cohérence avec les attentes des entreprises.  Par exemple, l’apprentissage de l’usage des logiciels de paie reste encore très superficiel au sein des formations et peu adapté à la réalité du métier. Consolider les formations et revoir la méthodologie d’apprentissage est donc une nécessité pour former des gestionnaires de paie compétents, prêts à s’intégrer sur le marché de l’emploi.  

  • Les profils pénuriques en paie, les défis à relever  

De nombreux enjeux surgissent donc de ces échanges : développer l’attractivité du métier auprès des étudiants, renforcer la qualité des formations afin de favoriser l’intégration des jeunes diplômés en paie sur le marché du travail. Une solution serait peut-être, alors, de développer les formations en interne au sein des entreprises pour confronter au mieux les jeunes apprenants à la réalité du métier. Le monde de la paie a ainsi de nombreux défis à relever pour revaloriser au mieux ces fonctions qui sont, jours après jours, toujours plus stratégiques et essentielles au sein de notre économie. 

Trouver un gestionnaire de paie expérimenté est un véritable combat pour nombre d’entreprises. En effet, le gestionnaire de paie est un métier en pénurie depuis toujours : les offres affluent tandis que les candidats qualifiés et expérimentés se font rares. Alors, entre manque de formations dédiées au métier de gestionnaire et manque d’attractivité de la profession, explications en détail avec Delphine Place, Manager Recrutement chez Groupe PAY JOB et Anthony Roca, Consultant paie et créateur de la Paie Facile. 

 

Delphine Place,
le point de vue d’un manager en recrutement sur la pénurie des gestionnaires de paie

  • Quels sont les facteurs qui expliquent, selon toi, cette pénurie de candidats ?  

 Il y a principalement deux facteurs qui expliquent cette situation pénurique : l’attractivité du métier et le manque de formation. Les métiers de la paie, dans une formation RH, ne sont pas souvent l’orientation la plus attractive. On a encore souvent l’image du comptable poussiéreux qui n’est pas très séduisante pour des étudiants en RH. À cette représentation s’ajoute le manque de formation et de proposition de cursus avec des spécialisations paie. La paie est une vraie fonction stratégique de l’entreprise, il y a une véritable exigence des clients sur les degrés de technicité et on manque, en face, de formations suffisantes pour attirer et former les candidats potentiels. On arrive donc à une situation où on a plus de postes que de candidats et donc des difficultés de recrutement pour les entreprises. 

  • Qu’en est-il de cette représentation du comptable poussiéreux et de la réalité du métier ?  

 C’est vrai qu’on a encore facilement l’image du comptable poussiéreux alors qu’il y a beaucoup de choses intéressantes et diversifiées à faire, qui demandent des compétences diverses : de l’administration du personnel qui demande des compétences juridiques, la dimension SIRH outils, des fonctions qui peuvent évoluer vers du contrôle de gestion sociale, également vers du reporting. La paie, ce n’est pas que calculer des heures supplémentaires et saisir des absences ! Il y a des postes très riches en contenu qui mériteraient d’être connus davantage des candidats.  

  • Comment redorer alors cette représentation du gestionnaire de paie ? 

Cette image du gestionnaire de paie est déjà en train de changer parce que les candidats potentiels savent que, en raison de la situation pénurique du marché, il y a une grande quantité d’offres possibles. Ils prennent également conscience que les niveaux de rémunérations sont plutôt attractifs pour leur degré de formation et d’expérience. Faire évoluer la représentation du gestionnaire de paie doit passer par les formations proposées : Il faudrait des modules de formation plus attractifs et, au sein des formations RH généralistes, redorer l’image de la paie.  

  • Quels sont les leviers dont disposent les entreprises pour attirer les gestionnaires de paie ? 

Évidemment la rémunération constitue le principal levier pour attirer les candidats. Au-delà de la rémunération fixe, c’est la rémunération globale qui peut faire la différence, avec l’ensemble des avantages complémentaires dont peut bénéficier le collaborateur (primes d’intéressements, de participation, de 13e mois, plan d’épargne…). L’inflation des salaires dans les métiers de la paie souligne bien cet aspect. Les conditions de travail jouent également un rôle déterminant dans la décision du candidat : temps de travail (forfait jours, RTT) et accès ou non au télétravail. Outre les conditions de travail, la question de la marque employeur peut peser, de plus en plus, dans la balance au moment du choix entre deux postes : un poste sera d’autant plus attractif pour un candidat s’il est déjà aligné avec les valeurs de l’entreprise. 

  • Et quel est le rôle des formations dans ce processus ?  

 L’évolution du métier est telle, notamment avec la dimension outils et SIRH, qu’il faudrait peut-être actualiser le contenu des formations pour intégrer les nouveautés du métier. Évidemment les étudiants en paie doivent maîtriser les mécanismes de base de la paie mais il faut également les initier à la maîtrise des outils. On a énormément besoin aujourd’hui de candidats qui ont la capacité de réaliser des extractions et des contrôles grâce aux outils de paie. Les formations ont donc un rôle déterminant à jouer dans la valorisation du métier. 

 

Anthony Roca,
le point de vue d’un consultant paie et formateur sur ces profils pénuriques

La question de la formation semble ainsi incontournable afin de résoudre les enjeux d’un métier en pénurie en 2022. Interrogeons alors Anthony Roca qui, à travers son expérience de responsable paie et de formateur, a créé le blog La Paie Facile qui accompagne les apprenants en gestion de paie. 

  • Quel est ton point de vue sur la pénurie des gestionnaires de paie ? 

La question de la pénurie est intéressante car, là où les entreprises voient une pénurie de gestionnaires de paie, beaucoup d’apprenants ne trouvent pas de poste. Les apprenants font face à un manque de formations de qualité tandis que, du côté des entreprises, les nouveaux diplômés en paie ne sont pas opérationnels au moment de la prise de poste. La raison principale repose sur la qualité des formations proposées qui ne sont pas en cohérence avec les attentes des entreprises.  Par exemple, l’apprentissage de l’usage des logiciels de paie reste encore très superficiel au sein des formations et peu adapté à la réalité du métier. Consolider les formations et revoir la méthodologie d’apprentissage est donc une nécessité pour former des gestionnaires de paie compétents, prêts à s’intégrer sur le marché de l’emploi.  

  • Les profils pénuriques en paie, les défis à relever  

De nombreux enjeux surgissent donc de ces échanges : développer l’attractivité du métier auprès des étudiants, renforcer la qualité des formations afin de favoriser l’intégration des jeunes diplômés en paie sur le marché du travail. Une solution serait peut-être, alors, de développer les formations en interne au sein des entreprises pour confronter au mieux les jeunes apprenants à la réalité du métier. Le monde de la paie a ainsi de nombreux défis à relever pour revaloriser au mieux ces fonctions qui sont, jours après jours, toujours plus stratégiques et essentielles au sein de notre économie.