BTP & Construction
Success stories
Sources d’inspirations et de motivations, les Success Stories racontent les expériences réussies qui mènent chacun vers le rôle ou la position qu’il convoite. Mais le succès, c’est également la capacité à rebondir. Comment les expériences et enseignements que vous avez reçus ont-ils permis de vous emmener là où vous êtes ? Décryptage d’une expérience de vie dans le domaine du BTP !
▶️ Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Jérôme Boubel, j’ai bientôt 46 ans. J’ai commencé ma formation dans le domaine Électrique à l’école. J’ai passé un bac pro, puis un BTS en école d’ingénieur en alternance dans le groupe Ineo. Ensuite, j’ai changé de région et je suis venu en Haute-Savoie, j’ai quitté le groupe Ineo. Je suis parti 17 ans pour aller travailler à l’étranger dans un autre domaine : le milieu de la piscine. Après ces années à l’étranger, j’avais fait le tour. J’ai voulu revenir en France. Et surtout revenir à mon métier d’origine qui était l’électricité, plutôt industrielle.
▶️ Quel poste vous occupez aujourd’hui ?
Je suis Chargé d’Affaires au sein du groupe Fauché. Quand j’ai quitté Inéo en Haute Savoie, j’étais déjà chargé d’affaires. Et il s’est avéré que le directeur que j’avais quitté, il y a 17 ans chez Inéo, occupait le même poste au sein du Groupe Fauché. Lors de mon recrutement, il s’est souvenu de moi et on s’est retrouvé totalement par hasard !
▶️ Vous vous connaissiez déjà ?
En fait, quand Victor Froemer (Talents Construction), m’a proposé le poste, il m’a dit « le recruteur vous connaît ». J’étais dubitatif… Et pourtant si ! C’était mon directeur de l’époque.
▶️ Est-ce que vous pourriez nous parler de votre métier ? Sur quels points vous intervenez ?
Le métier de Chargé d’Affaires est un métier assez complexe. On fait la passerelle entre notre entreprise et les clients. On va gérer la partie commerciale au départ, ainsi que la partie technique dans notre domaine, une grosse partie technique. En fait, on ne peut pas faire de devis sans maîtriser la technique de l’électricité en général. C’est très important. En amont, on doit envisager, comprendre quelle est la puissance nécessaire pour le projet, le type de disjoncteur à installer… et contrôler de nombreux paramètres. Pour s’aider, on peut s’appuyer sur des services en interne, mais on doit évidemment maîtriser ce que l’on fait. Une fois qu’on a passé cette étape et qu’on a gagné un marché, on s’occupe de la gestion purement technique du projet et de la gestion humaine. Ça va de la partie Sécurité aux Ressources Humaines à déployer. Et à la fin, on prend en charge également la partie financière du projet. Il y a des points assez complexes.
Nous avons des contrôles de gestion tous les mois. C’est un poste stratégique de l’entreprise, en tout cas dans ce type de groupe, il s’agit de postes très importants qui prennent en charge les projets de A à Z. Mais pour cela, nous sommes accompagnés, nous avons le soutien des Assistants, des Bureaux d’Études, des Conducteurs de Travaux, qui peuvent nous aider en fonction de leurs compétences et de leur niveau. Nous sommes responsables de tout ce qui se passe sur le chantier, que cela soit financièrement ou humainement. Si un accident survient, il en va de notre responsabilité à nous, Chargés d’Affaires.
Nous sommes donc responsables de la Sécurité, d’assurer l’encadrement de l’équipe sur le chantier. Lorsque je me rends sur un chantier, l’une des premières choses que je regarde, c’est si les ouvriers portent leurs EPI (Équipements de Protection individuelle). Je vérifie également que les balisages soient bien en place. En tant que Chargés d’Affaires, nous sommes associés à cette responsabilité de Sécurité, qui est un point important du métier.
▶️ Et qu’est-ce qui vous a poussé à travailler sur ce poste ? Et dans ce secteur ?
Alors, pour moi, le secteur de l’Électricité, c’est une passion. Une véritable passion parce que j’aime l’industrie plus qu’autre chose. Et j’aime tout ce qui tourne autour de l’évolution technologique sur l’Électricité, sur l’automatisation, sur ces sujets-là, je trouve que c’est passionnant. Ensuite, concernant le métier de Chargé d’Affaires, on est un mini chef d’entreprise dans une entreprise. Ici, dans cette très grosse entreprise, nous sommes 3000. C’est un métier passionnant du fait de ses nombreuses responsabilités. Et en même temps on bénéficie de l’aide de toute une équipe au sein de l’entreprise, en gardant la main sur le projet du début à la fin. On peut manager, challenger des chantiers qui peuvent aller de 5000 euros jusqu’à 1 500 000 euros voire 3 000 000 d’euros.
▶️ Vous travaillez sur des missions très variées !
Oui, ça peut aller d’un logement sympathique au chantier d’une piscine publique, à des bâtiments industriels. En ce moment nous travaillons par exemple sur la nouvelle piscine d’Annecy. Oui, tout à fait, c’est très varié.
▶️ Et vous avez décidé de vous orienter vers ce secteur rapidement pendant vos études ?
J’ai fait mes études dans ce domaine très tôt. Et puis j’ai été aidé par la première entreprise dans laquelle j’ai travaillé, en effet, par le groupe Inéo, qui m’a permis d’explorer un domaine en particulier : l’Industrie Automobile. C’était juste exceptionnel, et ça m’a passionné. Chargé d’Affaires, Directeur d’Agence, c’est un poste très intéressant dans ce secteur.
▶️ Est-ce que vous avez rencontré dans votre carrière des difficultés ou des obstacles ?
Alors aujourd’hui, je rencontre des difficultés parce que j’ai quitté le métier pendant 15 ans, donc je dois travailler un peu plus que les autres pour me remettre à niveau. Mais avant ça, est-ce que j’ai rencontré des difficultés ? Non. Pour moi, ça s’est passé de manière assez simple. J’ai eu la chance de passer par toutes les étapes du métier du chantier. Apprenti sur les chantiers, apprenti dans les bureaux d’études, et Chargés d’Affaires assez rapidement. J’avoue que je n’ai pas rencontré d’obstacles parce que j’ai toujours eu une forte motivation à ce métier. Dans tous les domaines, ça aide.
▶️ Vous connaissez tous les métiers qui vont vous accompagner en tant que Chargé d’Affaire, grâce à ces expériences ?
Tout à fait. Vis-à-vis de nos collaborateurs sur les chantiers, c’est important de connaître et de savoir utiliser leurs outils, de comprendre ce qu’ils font. On sait que ça peut être difficile pour eux, alors que de leur côté ils peuvent penser qu’on a un métier plus simple, ou en tout cas moins physique. Donc ils sont contents qu’on comprenne ce qu’ils font. De ce côté-là, je n’ai pas eu de difficultés, le contact se fait facilement et naturellement du fait de cette expérience.
▶️ Si vous deviez citer une expérience qui a été enrichissante dans votre carrière ou qui a opéré un déclic sur votre parcours, est-ce que vous en avez une qui vous vient en tête ?
Oui, très clairement : mon sujet et mon thème de BTS dans l’entreprise Inéo. Mon directeur de l’époque m’avait confié un sujet pour l’Industrie Automobile sur un thème qui était très intéressant, très technique. Nous devions réaliser pour Peugeot une machine qui nettoie des petites pièces pour les moteurs, pour les turbines. Et on m’avait demandé de travailler sur ce sujet. J’ai donc eu l’occasion de contribuer grandement à la réalisation d’une machine à laver à ultrason, qui permet de nettoyer les turbines de voiture. Aujourd’hui, le modèle sur lequel j’ai travaillé est toujours utilisé par Ineo, il a été vendu auprès de Peugeot, et même auprès d’autres constructeurs automobiles.
Cela a eu lieu pendant mes études, quand je travaillais en Bureau d’études, et ça a été une expérience très enrichissante.
▶️ Est-ce que vous pensez qu’il y a des qualités nécessaires pour s’épanouir dans votre métier, des soft skills ?
Oui, dans ce métier et dans des sociétés de ce type-là, il est important d’être doté d’un esprit d’équipe. C’est une qualité qui est essentielle et que je recherche auprès de mes collaborateurs. Sans esprit d’équipe, on ne peut pas s’en sortir, car ce sont des métiers qui sont compliqués, qui peuvent être difficiles et énergivores. Si on ne peut pas s’appuyer les uns sur les autres, je pense qu’on ne peut pas y arriver de façon durable dans ce métier. C’est donc selon moi la qualité la plus importante.
Par ailleurs, dans le métier de l’Électricité il faut très clairement être réfléchi, et ce, en permanence parce que c’est un métier dangereux. On est au contact de sources de danger permanent. Il faut réfléchir à ce que l’on fait et ne jamais se précipiter.
La sécurité est donc essentielle. Aujourd’hui, nous bénéficions de l’aide des responsables HSE (Hygiène Sécurité Environnement), et nous disposons également, en tant que Chargé d’Affaires, d’une formation axée sur la Sécurité. Par exemple, je vais partir quelques jours en formation et une journée complète sera consacrée à la sécurité. Notre rôle est d’expliquer à nos collaborateurs de faire attention, et pourquoi est-ce qu’on doit faire attention. Avec nos équipes sur les chantiers, nous participons à des « quarts d’heure sécurité ». Cela permet de rappeler régulièrement les points à surveiller.
▶️ Aujourd’hui, avec le recul, qu’est-ce que vous diriez à quelqu’un qui veut se former sur votre métier ?
Je dirais que c’est un véritable métier d’avenir, qui va être de plus en plus recherché. Que les gros groupes prennent le pouvoir sur toutes les grosses constructions, et que cela concerne les chantiers les plus importants. En conséquence, pour quelqu’un qui souhaiterait s’intégrer dans un grand groupe, cela va demander beaucoup de travail et d’abnégation, beaucoup d’investissement.
Mais aujourd’hui on a besoin de Chargés d’Affaires. Pour se former, il peut être intéressant de passer par l’étape d’Assistant Chargé d’Affaires. Auparavant, on ne trouvait pas forcément d’Assistants Chargés d’Affaires. Et maintenant, il y en a dans la plupart des groupes. Cela permet de ne pas rester à l’étape du Conducteur de Travaux, bien qu’elle soit intéressante, mais de passer l’étape supérieure, en commençant à toucher un peu à la partie Finance. La Finance est le deuxième élément, après la Sécurité, essentiel de ce poste. Chargé d’affaires, aujourd’hui, ce sont des métiers qui sont de plus en plus valorisés et dont on a besoin, mais qui nécessitent de maîtriser plusieurs compétences. La partie Technique sera enseignée à l’école. Elle fait partie de notre formation scolaire. Après la Sécurité, on l’apprend avec le métier. Et concernant la partie Finance, il faut se former. Il faut comprendre ce que sont des atterrissages, ce que sont des contrôles de gestion. Parce que nous faisons des contrôles de gestion à l’euro près sur chaque affaire. Avec les tableaux de fin de mois que nous lui fournissons, le contrôleur de gestion doit pouvoir connaître chaque partie de l’aspect Financier. C’est une étape essentielle de notre métier.
▶️ Voulez-vous nous parler du Groupe Fauché qui fête ses 60 ans d’existence ?
Bien sûr ! Il s’agit du premier groupe indépendant français dans l’Électricité. C’est un groupe qui appartient en grande partie à ses employés. Il fonctionne par région et par territoire. Le PDG, qui est Monsieur Zmirou, est à la tête du groupe, et en tant que Chargés d’Affaires nous avons des contacts avec lui. Par exemple, sur une très grosse affaire nous ne pouvons pas faire un devis si nous n’avons pas son accord personnel. Il a une vue sur tous les projets. C’est un groupe qui est à taille humaine pour ça aussi, parce qu’il s’implique beaucoup.
Le Groupe Fauché travaille sur plusieurs domaines d’activité, qui vont de la Maintenance Électrique à la Réalisation Électrique. Nous sommes présents principalement dans le sud, car le groupe est originaire de Montauban (où se trouve le siège). Mais il est présent aussi sur le reste de la France, et ouvre en moyenne 5 agences par an.
Le groupe est en plein essor, en plein développement, avec des recrutements permanents et recherche encore beaucoup de personnel.
Merci à Jérôme Boubel de nous avoir partagé son parcours et son expérience dans ce métier !